Deux étrangers, vivant dans le même appartement, qui se croisent de temps en
temps. – Elizabeth Burbidge (Lila Brb)
Scène 1 :
Ils dansent, dans leur bulle, personne autour. On ne sait pas où ils dansent, mais juste qu’ils
s’aiment. Lumière bleue douce, un peu sombre. On distingue leurs silhouettes
s’entremêlants dans la nuit. Musique jazz en fond.
Scène 2 :
Le canapé dans le salon. Petit appartement, centre ville. Théo a une manette de PS4 entre
les mains, il traîne sur Netflix pour choisir le film du soir. Célia commence soudainement à
enfiler ses chaussures…
Théo : Il pleut dehors.
Célia : Tu ne me connais pas
Théo : Si tu sors maintenant, tu vas tomber malade
Célia : Tu ne m’as jamais connu
Théo : Heureusement que j’ai acheté une bonne bouteille de vin, on va se poser
Célia : Et moi je ne me connais plus moi-même.
Théo : Ils ont annoncé que les cas diminuaient, on va peut-être pouvoir sortir bientôt!
Célia : Je suis totalement déconnectée de tout ce qui me fait vibrer, me fait vivre….
Temps
Théo : Qu’est-ce que tu dis?
Silence, apparition d’une musique douce de piano et de pluie.
Scène 3 :
Lumière sur chaque personnage, et leur intériorité.
Théo :
Je n’aurai qu’à fermer la porte et ne plus rien voir, je n’aurai qu’à fermer mes yeux et comme
ca, je n’aurai pas à affronter la vérité en face.
Temps
Ses yeux étaient rouges, et je ne savais plus comment les regarder, les comprendre. temps
Je n’y trouvais plus de réponses… On était Vidés. temps. On avait Vomi notre histoire
d’amour hors de nous, …. dans un nuage de.. fumée et de..déni. (se rappelle ces deux
dernières années et à quel point ils étaient mals, et à quel point ça a duré longtemps)
Mais ce n’était plus faisable.
Célia :
Mes rêves sont vides, il n’y a personne dedans. Aucun être, aucune action. Généralement je suis assise, quelque part de sombre mais quand même éclairée. Je ne sais pas trop d’où vient la lumière, mais en tout cas ce n’est pas de lui. Ce n’est plus de lui. Ce mec, qu’est-ce-qu’il me faisait rire… Il représentait mon soleil… (réalise le changement)
J’étais heureuse de me réveiller près de lui.
(change de ton) Et maintenant il dort sur le canapé et je me réveille au bruit de ses
ronflements lointains. Et ça me pète les couilles.
Scène 4 :
Les deux amants sont sur le canapé. Il a acheté une bonne bouteille de vin. Elle n’en a toujours rien à foutre. Cette foutue bouteille n’arrange toujours pas le problème.
Célia : Tu peux me dire mon prénom s’il te plaît?
Théo : Ton prénom? Non mais à quoi tu joues t’es chelou
Célia : (énervée) JUSTE (elle inspire pour se calmer), dit moi mon putain de prénom.
temps
Théo : Célia! Voilà putain, Célia!… c’est bon?
temps, elle attend de voir ce que ce prénom résonne en elle
Célia : Rien…., rien. Je suis vide, et je ne suis rien.
Théo : Tu n’es pas vide! T’es belle, t’es bonne, tu baises bien et tu écris magnifiquement ! …
Tout le monde t’adore!
Célia : ah bah super… et je n’ai rien écrit depuis presque 2 ans
Théo : Ca va revenir t’inquiète pas, ca arrive à tout le monde
Célia : Tu comprends pas en fait?! Rien ne va revenir. Ni mon envie d’écrire, ni mon goût
pour t..tout, ni notre PUTAIN d’amour! Je me suis perdue! (temps, plus bas) On s’est
perdus… Et rien. Tu ne vois rien.
Théo: Eh Oh! Cela fait presque 2 ans que chaque soir se ressemble. Tu ne me parles plus,
tu ne me regardes plus dans les yeux quand on fait l’amour, et je ne retrouve plus la femme
qui pouvait pas s’empêcher de rougir quand je la faisais danser…. (se tourne vers elle). Tu t’es déjà posée la question que moi non plus je ne ressentais plus rien?
Célia : Je vais me promener (commence à mettre ses chaussures et à se lever pour
partir, se retourne), et ne me dit pas qu’il pleut, je le vois bien. J’espère juste que la pluie pourra m’effacer pour de bon.
Musique de fin. Il prend une gorgée de vin. Douche progressive sur Théo, maintenant seul
sur le canapé. Noir.
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